Jeûner, une pratique ancestrale

Depuis des temps immémoriaux, et sur tous les continents, les êtres humains se privent volontairement (ou non) de nourriture pendant une période plus ou moins longue.

Il y a peu, j’ai à nouveau jeûné durant 7 jours, accompagnée par Delphine Ullens1, dans les Ardennes, suivant la méthode du médecin allemand Otto Büchinger. C’était mon cinquième jeûne et c’était le meilleur.
Un hébergement de qualité à Gembes, en région wallonne dans la province du Luxembourg.
Des balades magnifiques en forêt, bord de l’Almache.
Une très belle transmission de connaissances sur les effets du jeûne et l’art de se nourrir lors des discussions du soir.
Delphine est une professionnelle douée, très bien organisée, sécurisante, pleine d’humour et d’énergie, dotée d’une grande empathie, avec de solides valeurs humanistes, entourée de partenaires formidables.

Le groupe était constitué de 8 personnes issues de tous horizons, dont 4 primo-jeûneurs. Même si le jeûne est pour moi d’abord une expérience plutôt solitaire et intérieure, j’ai particulièrement apprécié la bienveillance et la douceur du groupe, l’accueil respectueux de chacun.e et l’écoute de l’autre, des rencontres inouïes.

Mécanisme du jeûne dans le corps physique 2
Le jeûne consiste à faire passer le corps d'une alimentation externe à une alimentation interne, à s'adapter à l'absence temporaire de nourriture. Le processus se déroule en trois phases :
le corps opère une double bascule métabolique, qui active les mécanismes d'autophagie et
de nettoyage cellulaire.
Ce processus est inscrit dans nos gènes et sans danger pour l'organisme.

Chaque jeûne part de besoins propres à chacun.e. Les bénéfices de chacun de mes jeûnes sont à la fois physiques et mentaux :
– une plus grande clarté d’esprit, un accès aux rêves
– un teint éclairé, une peau plus douce
– un transit régénéré, le ventre dégonflé (microbiote normalisé)
– une perte de poids de 5 à 10%
– une envie de manger sainement ravivée
– les articulations à nouveau mobiles et souples
– une énergie décuplée, joie et envie de vivre pleinement chaque jour, boost pour changement dans ma vie
– jeûne numérique relatif

Contre-indications au jeûne
diabète de type 1
troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie)
amaigrissement extrême (IMC <= 18,5)
hyperthyroïdie
insuffisance hépatique ou rénale
grossesse ou allaitement
mineur.e d'âge
artériosclérose cérébrale avancée
décollement de la rétine
ulcère de l'estomac ou du duodénum
infection coronarienne avancée
psychoses
sclérose en plaques
traitements médicamenteux lourds
addictions lourdes
présence d'un organe greffé
présence d'un stimulateur cardiaque

Au programme de chaque jour durant cette semaine :
– réveil corporel (do-in)
– jus de légumes et tour de parole
– marche et randonnée dans la nature colorée de l’automne, émerveillement, dépassement de soi
– eau filtrée et tisanes à volonté 3
– après-midi consacrée au repos, aux soins et massages sur inscription et ateliers dédiés au bien-être (méthode Wim Hof 4, balade débranchée5, sauna, hydrothérapie du côlon6, massage chi-nei-tsang7, réflexologie plantaire8 et accès à une bibliothèque spécialisée très fournie)
– une heure de yoga9
– bouillon et un second tour de parole
– soirée animée de causeries (système digestif, microbiote, reprise alimentaire), bain sonore et méditations.

Jeûner est une expérience intense qui demande que je lui fasse de la place dans mon agenda. Cette année, en octobre, le changement de saison influe sur le changement de « mauvaises » habitudes. J’ai respecté scrupuleusement les différentes étapes, ce qui au final a nécessité trois semaines. J’ai opté cette fois-ci pour une purge intestinale (nettoyage du tube digestif), un lavement et une hydrothérapie du côlon, ce qui a limité les potentiels effets secondaires désagréables. Chaque matin au réveil, je me suis gratté la langue et réalisé Gandush, le rituel ayurvédique (bain de bouche à l’huile) permettant d’éliminer les toxines accumulées dans la bouche.

Les étapes du jeûne en détails
1. L’expérience d’un jeûne commence par une préparation en amont : la descente alimentaire dont la durée est égale à la durée du jeûne. Jour après jour, enlever des familles d’aliments jusqu’à consommer la veille du jeûne uniquement des légumes et des fruits, ceci pour soulager les intestins et commencer le réveil des émonctoires (les portes de sortie des toxines)

2. Sans apport de nourriture, le corps se retrouve privé de son carburant : le glucose. Ne sachant pas quand sera le prochain repas, le corps stocke du glucose en prévision sous forme de glycogène dans le foie. Et c’est précisément ce glucose qu’il va déstocker. Il est rapidement consommé, le taux de sucre dans le sang s’abaisse, ce qui peut occasionner maux de tête, fatigue, insomnies et nausées. Tout est normal. Cette étape s’appelle la glycogenèse. Étymologiquement parlant : fabrication de glucose. glyco pour glucose, genèse pour fabrication.

3. Les réserves de sucre dans le foie épuisées, l’organisme va se tourner vers d’autres sources non glucidiques principalement contenues dans le foie : les protéines et les lipides. Par un processus métabolique appelé la néoglucogenèse, ces nouvelles sources vont être transformées en glucose afin de maintenir une glycémie suffisante pour fournir de l’énergie nécessaire au bon fonctionnement de votre corps. Étymologiquement parlant : fabrication d’un nouveau glucose. Néo pour nouveau, gluco pour glucose, genèse pour fabrication.  

4. La fabrication d’un nouveau carburant, les corps cétoniques, résultent de la transformation des acides gras situés dans les réserves graisseuses. Bon débarras.
Cette alternative au glucose, très appréciée par le cerveau, permet une amélioration de la concentration, de la clarté et de l’énergie mentale. Il est courant que des jeûneurs trouvent réponses à leurs questionnements lors de cette étape, appelée « cétose » qui s’installe tant que l’apport en sucres est maintenu en dessous de 45 gr. Cette étape s’appelle la cétogenèse. Étymologiquement parlant : céto pour corps cétoniques, genèse pour fabrication. 

5. L’expérience d’un jeûne prend fin par une préparation en aval : la reprise alimentaire dont la durée est égale à la durée du jeûne. A l’inverse de la descente, elle consiste à réintroduire progressivement des familles d’aliments pour ne pas brusquer l’organisme et lui permettre de retrouver son rythme en commençant par des aliments faciles à digérer donc par des légumes et en retardant la reprise du sucre pour continuer à bénéficier des bienfaits du jeûne.

Ces trois semaines sont pour moi une véritable bulle de bien-être. J’ai vécu une expérience authentique, très enrichissante, un vrai « reset » au plus proche de moi-même et de la nature. J’en ressors pleine d’énergie, avec une grande clarté d’esprit et un corps rajeuni.

To survive the seasons we must change with them


Références

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