¡Viva España!!

Ce lundi 18 septembre, lever à 6h. Petit déjeuner à 7h avec Corinne et Yves, notre dernier repas ensemble. Yves part à Irun par le GR10 avant de rentrer chez lui, trois étapes de montagne dont il rêve. Corinne part à 8h sous la pluie avec Elisabeth, rencontrée à Orthez. Jean se repose un jour en attendant ses amis québecquois. A 9h, je suis à la Poste pour renvoyer les deux guides français, une chemise et un pantalon : et hop 850 gr encore en moins ! ça va compter pour le dénivelé prévu ce jour.

Dix coups sonnent à l’église de Saint-Jean-Pied-de-Port quand je passe la porte d’Espagne. Le soleil brille. Seule, à mon rythme, je dépasse beaucoup de pèlerins, c’est mon 60ième jour de pèlerinage et je me sens bien. La transition est saisissante : plein de nationalités différentes, alors au’en France, je pouvais compter sur les doigts d’une main les pèlerins croisés sur l’étape, aujourd’hui c’est presque du tourisme de masse… américainsm brésiliennes, anglais, tchèque, ukrainiennes, coréenne du Sud, espagnols, portugais, polonais, etc A midi, au refuge d’Orisson, je peux quand même parler français avec des Magite et Jean-Paulm Nicole et Daniel: Je prends beaucoup de photos, je souhaitais publier un article uniquement de photos mais le transfert de photos ne fonctionne toujours pas. Vers 13h30, pique-nique au pied de la vierge des bergers, le vent froid se lève, je me couvre de tout ce que je peux, gants, écharpe boeuf, foulard sur les oreilles, chapeau, polaire zippé jusqu’en haut, et enfin cape de pluie car il sést mis à pleuvoir. A 15h30, le brouillard est si intense que je suis inquiète, je distingue à peine les balises. Rencontre de trois jeunes ukrainiennes tout sourire, Mariana, Irina et Roxane, nous échangeons en anglais. Elles sont hypersympathiques et nous voici déjà au col Le Poeder, point culminant de la traversée des Pyrénées. Dans la descente, rencontre de Pol, un néo-zélandais pieds nus sur le Chemin!!!

Arrivée à Roncevaux à 17h, Alleluia ! J’oublie la fatigue, je suis projetée plus de  1200 ans en arrière. Cette étape mythique s’achève dans cet immense couvent/monastère où les chanoines de la Real Colegiata de Santa Maria célèbrent tous les soirs la messe des pèlerins, suivie d’’une bénédiction.  Corinne, arrivée deux heures plus tôt, m’explique tout : ici c’est l’usine : 400 pèlerins font étape, sont logés, font leur lessive, mangent et dorment sur trois étages. Un employé répond au téléphone et enregistre tous les pèlerins : la carte d’identité ou le passeport est exigé. Une heure de file plus tard, c’est 12 euros la nuit, 10 euros le souper et 3.50 euros le petit-déjeuner. Le lit numéro 14 m’est attribué. Un hospitalier hollandais me guide et je découvre mon lit dans un dortoir de 9 lits superposés au sous-sol. C’est le lit du haut et il n’y a pas d’échelle. Steve, un jeune américain a celui du bas; il me propose spontanément de changer, ce que j’accepte avec reconnaissance. Douche, je m’offre le service Lessive et Séchage pour 3.50 euros. Ici tout est payant, même l’heure d’internet à 3 euros en pièces de monnaie dans une fente.

Première messe en espagnol et bénédiction des pèlerins. Corinne et moi sommes repérées : une dame nous demande de faire la quête : je ramène plein de sous, et même des dollars!

Souper à 20h30 avec Juan : soupe, truite et frites. A 22h, deux hospitaliers viennent tout éteindre : 1, 2, 3, noir