Dimanche 27 août 2017 : Des Cars à La Coquille

Choix entre deux chemins : l’un historique de 26,8km par de petites routes, plus calme et l’autre en ligne droite, par départementales. La douleur au tendon d’Achille droit d’hier soir a disparu ce matin, je n’aime pas le goudron mais la perspective des 5km en moins me décide, en plus un dimanche cela suppose peu de circulation ?

Je marche seule, à mon rythme, à travers le parc naturel régional Périgord-Limousin qui s’étend sur deux départements, la partie sud-ouest de la Haute Vienne dans un paysage bocager jusqu’aux plateaux calcaires de Dordogne. Je longe ou traverse des rivières aux eaux vives, des vallées périgourdines, forêts de châtaigniers, une variété de paysages surprenants où je savoure le plaisir des sens, au contact d’une Nature généreuse, à portée de mains : des mûres, des pommes, des poires, miam miam miam. De larges zones d’ombre rendent l’étape fort agréable. Je croise essentiellement des cyclistes, seul ou en essaims, une maman avec sa petite sur porte-bagage revient de la boulangerie…

A Bussière-Galant, l’église ouverte m’offre la joie de découvrir un vitrail magnifique de couleurs vives : c’est Saint-Martin ! Halte pommes et poires devant la boulangerie et achat de pain bio et je continue !

Après Bussière-Galant Gare, j’entre en Dordogne. A la toute première maison après la « frontière », un jardin très coloré où une dame cueille des herbes attire mon attention. Je lui dis bonjour et elle me répond « Venez donc boire quelque chose! » Il est midi passé et son mari en cuisine acquiesce : « Voulez-vous rester manger avec nous? » J’accepte, comme le Chemin m’apprend à le faire, jour après jour. Jean-Paul et Annie sont jeunes retraités et dans quelques jours grands-parents pour la quatrième fois. Leur maison est grande ouverte, tout comme leur cœur, ici l’amour circule et rayonne. Autour d’une table de fête, JP me parle de l’histoire de sa région, de l’itinéraire jusqu’à La Coquille, de l’ouverture prochaine à Bussière-Galant d’une maison de retraite insolite, en effet, elle vient d’être homologuée pour … éléphants (sanctuaire européen pour éléphants ). Il y a aussi un monastère bouddhiste (temple zen) mais y étant entrée jusqu’au portique d’accueil, une affiche marquait « Nous n’accueillons pas de visiteurs car nous sommes actuellement en retraite. Merci de votre compréhension ».  Voilà une bonne raison de revenir et de nous revoir, à moins d’un plat de moules-frites belges!

Détour par Saint-Pierre-de-Frigie, très très joli village écolo, abeilles, hôtel à insectes, refuge LPO (?) mais absolument désert en ce dernier dimanche des vacances.

Jacqueline m’attend au refuge des pèlerins de La Coquille, les trois derniers kilomètres sont les plus durs. A 17h15 à l’église de La Coquille, une petite voiture jaune vient d’allumer son moteur quand le chauffeur me voit, il l’éteint et sort de l’auto, me demande « Voulez-vous visiter l’église? » Je lui dis « Vous venez de fermer la porte à clé? » Il me répond « Oui, mais c’est pas grave, je vous rouvre et je repasserai plus tard ». J’entre dans l’église et remercie le Seigneur de cette journée, de ce Chemin magnifique, de ce cadeau merveilleux. Quelle chance !

Au refuge, je retrouve Patrick, le belge de Roulers, couché sur un lit, il se détend et se repose. Douche, lessive, essoreuse et souper à trois, Jacqueline, Patrick et moi. La mission de Jacqueline, en tant qu’hospitalière bénévole deux fois quinze jours par an, est d’accueillir le pèlerin, de préparer et distribuer le petit déjeuner, proposer d’organiser un repas du soir partagé, effectuer le ménage des chambre, sanitaire et lieu de vie, répondre au téléphone et prendre les réservations, de 8h à 10h le matin et de 16h à 21h30. Une manière différente de vivre le Chemin! Merci JACQUEline, ton expérience du « Chemin de Saint-Jacques » dans le refuge géré par l’association (site de l’asso) m’ouvre les yeux sur toutes les dimensions de ce merveilleux Chemin.

Extinction des feux à 21h30.

 

 

One Reply to “Dimanche 27 août 2017 : Des Cars à La Coquille”

  1. Documentaliste particulière ;-) dit : Répondre

    Refuge LPO : un Refuge LPO est un terrain public (ex : espace vert) ou privé (jardin, cour, terrasse, balcon…) sur lequel le propriétaire s’engage à préserver ou restaurer la biodiversité de proximité en respectant la charte des Refuges LPO. Bref l’équivalent français du label Natagora « Réseau Nature » belge.
    La LPO (« Ligue pour la Protection des Oiseaux ») a été créée en 1912 pour mettre un terme au massacre du macareux moine en Bretagne, devenu, depuis, son symbole. Elle a été reconnue d’utilité publique en 1986 et est aujourd’hui la première association de protection de la nature en France. Elle œuvre au quotidien pour la protection des espèces, la préservation des espaces et pour l’éducation et la sensibilisation à l’environnement. https://www.lpo.fr

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