de la 5ème à la 7ème étape

mardi 25 juillet : de Marquette-en-Ostrevant à Cambrai. Maria-Paz et son mari m’ont accueillie très chaleureusement. Ils pratiquent le « donativo » c-à-d que le pèlerin donne ce qu’il veut. Après avoir tamponné ma « credencial del peregrina » du cachet de St-Martin en Ostrevant, église de Bouchain, je repars d’un bon pas. Le corps suit… avec quelques signaux d’alarme au niveau de l’épaule et du genou droits mais ça va. Je ne force pas l’allure. Entrée dans le Cambrésis par les berges de l’Escaut canalisé, et je me souviens. A Beloeil, le long du canal Ath-Blaton, pendant les vacances, nous avions un « camp » et nous y passions de longues après-midis, bravant l’interdiction formelle de s’approcher des berges. Odeurs de malterie, passage des péniches, pêcheurs, canards, mouettes …

Arrivée à Cambrai, ville aux 3 clochers. Première halte chez Orange pour l’achat d’une carte SIM française. De l’Office du Tourisme où j’ai déposé mon sac à dos, petit tour dans la ville et découverte de la miraculeuse icône Notre Dame de Grâce bien abritée dans la cathédrale.

Accueillie en invitée par André, le dynamique président de l’association Saint-Jacques en Boulangrie et son épouse Marie-Christine, c’est à nouveau un contraste entre une journée de marche en solitaire et une soirée très chaleureuse de partage d’aventures sur le Chemin de St-Jacques.

mercredi 26/07/2017, de Cambrai à Bony (prononcez Baugnies si t’es d’ichi parle com’ichi). Riche terre à blé, le paysage cambrésien n’est fait quasiment que de vastes étendues agricoles. Les moissons ont commencé. Je croise une ânesse du nom de la déesse Vénus gâtée de pain sec et un chevreuil près de l’échauguette, vestige des remparts de l’abbaye de Vaucelles, marquée d’un rai de lumière en plein milieu de la couverture nuageuse. Temps idéal pour marcher. 

Peu avant Honnecourt, pique-nique au bord de l’eau, siestounette et quelques étirements. A cause d’un rassemblement international de pêcheurs, tout est complet. Contrainte de loger à la ferme auberge du Vieux Puits (assez coûteux pour une personne) mais cependant équipée d’un jacuzzi et d’une piscine, dure dure la vie d’une pèlerine !

jeudi 27/07/2017, de Bony à Saint-Quentin. J’atteins très tôt les Sources de l’Escaut, j’emprunte un chemin herbeux, espérant un raccourci. Très mauvaise idée car je m’y perds. Complètement désorientée après une heure je finis par rencontrer un fermier en tracteur dans un champ, je lui fais signe et il interrompt son travail en descendant, il m’apprend que j’ai marché plein nord (difficile de s’orienter sans soleil ni boussole). Me désignant du doigt le clocher de l’église d’Estrée, il me dit « Traversez le champ de blé moissonné puis contournez les patates et vous rattraperez un chemin de terre » Conclusion : j’ai marché 3 heures au lieu de 1h30, 6 km de détour, je n’en mène pas large. Leçon du jour : sans carte plus d’initiative aventureuse! Je rattrape le retard par la départementale et retrouve le chemin balisé au Tronquoy, là où le canal devient souterrain. Pique-nique de 30 minutes chrono et les derniers kilomètres avant Saint-Quentin sont galère. A travers champs, au pied du premier parc éolien depuis Tourpes, j’aperçois enfin la basilique de Saint-Quentin!

Alain et Sylvie inaugurent par mon passage leur donativo. Ayant commencé leur Chemin en 2016, ils l’ont achevé en juin 2017. Eux aussi, comme Maria-Paz, ont souhaité offrir l’hospitalité aux pèlerins et ont aménagé leur deuxième étage de manière très pratique. Prise de tête avec des problèmes de téléphonie, Alain me conduit chez SFR, puis Orange, car je ne reçois plus de sms belges avec ma carte SIM belge. Deux heures plus tard, c’est enfin réglé et nous rentrons à la maison où Sylvie a préparé le repas que nous partageons avec Croquette, leur superbe chatte noire.