Samedi 9 septembre, cinquante et unième jour de pérégrination

de Captieux à Bourriot-Bergonce.

Départ à 7h45 après une nuit excellente et un petit-déjeuner de thé, pain complet de Jean-Luc, beurre de ferme, miel de châtaignier et salade de fruits, partagé avec deux pèlerines espagnoles arrivées tard hier, complètement éreintées à la fin d’une étape de 32km depuis La Réole : las hermanas Maria-Dolorès (alias Dolors) et Teresa (alias Tere). Nous nous ravitaillons au centre de Captieux car il n’y aura rien avant Roquefort.

La totalité de la journée se déroule au milieu des pins et des chênes tauzins. La forêt des Landes de Gascogne constitue un bloc vert homogène, de 200km du nord au sud et de 140km d’est en ouest. Nous croisons peu de monde. Nous dépassons deux pèlerins hollandais, Mickaël et Anne-Lies. Jusqu’à la gare de Poteau, la pluie nous arrose allègrement puis le soleil réapparait et nous sèchons vite. Le bruit des voitures est intense, le Chemin longe la départementale à l’ouest et l’autoroute à l’est.

 

 

 

 

 

 

 

En passant sur l’autoroute, je fais de grands signes aux voitures : un conducteur me répond en agitant sa main au-dessus de son volant. Un chauffeur poids lourd klaxonne pour Corinne! Durant longtemps il n’y a que l’autoroute à droite et les plantations de pins à gauche, seul le ciel change. Et quel ciel ! de magnifiques nuages composant des scènes fantastiques !

 

 

 

 

 

 

 

Pique-nique au pied d’un chêne, le vent d’ouest assez fort se lève et nous tiendra compagnie jusqu’à Bourriot.

Arrivée au gîte La Maillade  où Gilles nous accueille. Très belle rencontre! Gilles revient d’un pèlerinage de 77 jours sur le Chemin de Saint-Martin vers son blog. En écho à Saint-Jacques de Compostelle, ce chemin, la via sancti Martini (tous les détails ici) relie l’est de l’Europe à l’ouest de l’Europe, de la ville hongroise natale de Saint-Martin à Tours, à travers la Hongrie, la Slovénie, l’Italie et la France.   Chemin de partage ! Son témoignage me touche profondément; il me raconte les anecdotes, les moments forts, les rencontres, les cadeaux d’inconnus, les erreurs, quand il s’est « perdu », quand il s’est « abandonné » au Chemin, les pleurs…. toutes ses paroles font écho à ce que je vis depuis le 21 juillet.

Vous devez savoir que l’église de Tourpes, ma paroisse, est dédiée à Saint-Martin ! Je suis troublée par toutes ces coïncidences ! Le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito  a dit Einstein.

Corinne me dit « Por algo passan las cosas y hay cosas que por algo no passan !  »  

Voici le logo du Chemin de Saint-Martin : le pied de Saint-Martin, la cape et le glaive qui la coupe en deux.

A 19h30, nous sommes 8 pèlerins à la table de Gilles, sur la terrasse il fait 18°C ! Corinne, las hermanas, Mickaël et Annelies, Marie-Claire et Marie-Madeleine (alias les 2 Marie) et moi. Une soupe bien chaude nous réconforte, puis du poulet sauce provençale et du riz et en dessert fromage blanc à la crème de marrons, avec vin rosé ou rouge. Il gouttine pendant le coucher du soleil.

Vu la fraîcheur, personne ne s’attarde à table. Le soir tombe vite et nous voulons tous rejoindre nos sacs de couchage au plus tôt. Le mien est sur un lit dans la salle à manger derrière un paravent. Chez les voisins, c’est la fête ! Les autres pèlerins n’ont rien entendu (heureux étaient-ils!) mais moi, malgré les boules Quies, je n’ai pas fermé l’œil avant 2h du mat’… Un samedi soir sur la terre.

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