En me rendant disponible aux signes de la route, je fais l’expérience du divin.

Vendredi 25 août : Feytiat – Limoges – Aixe-sur-Vienne

Il existe plusieurs listes apicoles apportant de l’information par e-mails ou sur lesquelles les apiculteurs peuvent envoyer des questions. En français, la liste la plus fréquentée est la liste « Abeilles » du Cari à laquelle je suis abonnée. Il y a quelques temps déjà, j’y avais repéré un apiculteur de Feytiat, Jean-JACQUES Dumont à qui j’avais écrit lui parlant de mon projet de pèlerinage à Compostelle. Habitant sur le Chemin, je lui avais exprimé une demande d’hébergement, à laquelle il avait répondu avec curiosité.

C’est donc chez Jean-Jacques que j’ai fait étape ce jeudi. Il m’invite chez lui. J’y découvre son rucher, sa bibliothèque riche de nombreux ouvrages connus et de référence. Jean-Jacques est également l’auteur de cinq recueils poétiques (son site ) En fin d’après-midi, nous rejoignons Limoges, lui pour un rendez-vous médical et moi au BFM où je peux me connecter gratis pendant 30 minutes seulement. Courte halte à l’Office du Tourisme, puis chez un libraire supersympa. Il m’emmène ensuite chez CORA pour l’aider à ses grandes courses. Aux 19 km de l’étape s’ajoutent alors les kilomètres parcourus dans les allées de cette Mecque de la consommation : du sucre de canne aux bocaux de confiture en passant par le thermomètre à stériliser, du bidon de 5 litres de vinaigre d’alcool au chargeur de piles, du bicarbonate de soude au savon noir, mes pieds demandent grâce, nous sortons de l’hypermarché à 20h10.

Nous reprenons des forces en savourant un plat de haricots verts du jardin et de poisson à la camerounaise. A 21h30 je me couche et m’endors promptement.

Vendredi matin, Jean-Jacques a la gentillesse de me déposer à la cathédrale Saint-Etienne de Limoges vers 9 heures où j’espère retrouver une pèlerine croisée à l’Office du Tourisme la veille, Sylvie. La cathédrale est encore fermée à cette heure matinale et point de pèlerin à l’horizon.

Je me mets en Chemin, à nouveau seule, pour une courte étape de 14km. La première moitié dans le bruit et la pollution automobile de l’agglomération limougeaude et la seconde moitié par des chemins de terre traversant des praires et des terres agricoles, sur le GR654 qui traverse la Haute Vienne de l’Est au Sud-Ouest sur 115 km.

J’atteins en tout début d’après-midi le camping des Grèves à Aixe-sur-Vienne où une tente grise et bleue avec matelas gonflé et auvent m’est octroyée pour le prix de 6,50 euros. Pique-nique devant la tente dans ce camping 2 étoiles très calme et tranquille des bords de la Vienne. J’y rencontre un vosgien très drôle, Christian, et un saisonnier Thierry, déjà licencié en biologie, mais qui reprend des études d’infirmier dès septembre prochain. Nous échangeons avec passion à propos de frelon asiatique, d’araignées, de bivouacs saisissants. Très belle rencontre.

Visites du jardin d’inspiration médiévale de Jeanne d’Albrecht, représentation du paradis perdu sur terre, de l’église Sainte-Croix et de la chapelle Notre Dame d’Arliquet construite en briques au bord de l’Aurence.

A la maison de la porcelaine (ici ), j’apprends que la porcelaine fut ramenée de Chine par Marco Polo vers 1280, baptisée « porcellana » du nom d’un coquillage nacré en forme de vulve de truie. De nombreux potiers et alchimistes tentent de percer le secret de la porcelaine chinoise mais il leur manque l’élément principal : le kaolin que la femme d’un chirurgien découvre par hasard en utilisant une terre blanche et onctueuse comme savon pour laver son linge. L’apothicaire identifie la précieuse matière et à partir de 1768, le kaolin est extrait des carrières de Saint-Yrieix la Perche, en Limousin. La porcelaine se distingue des autres céramiques (terre cuite, faïence et grès) par la blancheur, la translucidité, l’imperméabilité, la dureté et la sonorité de sa matière. Alchimie de la terre, de l’eau et du feu, fabrication encore entièrement manuelle à Aixe-sur-Vienne.

Souper au restaurant des 2 ponts : un pavé de saumon à la plancha, saupoudré de piment d’Espelette, sur un lit de tranches de tomates cœur-de-bœuf et de tomates vertes, aubergines grillées, quarts de champignons de Paris rissolés et haricots verts croquants présentés sur une grande assiette (en porcelaine) décorée d’arabesques de vinaigre balsamique et feuille de basilic et estragon. Succulent !

Retour au camping et première nuit en tente.

 

2 Replies to “En me rendant disponible aux signes de la route, je fais l’expérience du divin.”

  1. Pappus Jean-Paul et Annie dit : Répondre

    Ce dimanche ne s’annonçait pas comme routinier, déjà au lever du jour, une chaleur de plomb s’installait prolongeant la nuit chaude de la veille, nous prévoyant un dimanche de siestes et de repos, mais c’était sans compter sur le merveilleux, le sacré, le divin, au moment du repas nous est venue une étoile, d’autres diront un ange, mais pour nous simplement une amie inconnue mais bien réelle, qui passant devant chez nous guidée par un destin hors du commun, nous honora en acceptant de partager notre repas, partageant son pain, et offrant son amitié. Mais le temps était déjà à la séparation, trop vite passé, inutile de la retenir, cette étoile continuait son chemin qui doit la conduire jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle. Merci de la joie partagée reviens-nous vite, Jean-Paul et Annie**

  2. Monique Quevaucamps dit : Répondre

    Le dimanche 5 août, lors de la « marche musicale » à Tourpes, nous sommes passés devant ta maison … ça faisait bien longtemps que nous n’avions plus … de petit signe …
    En voilà un fameux, par amie interposée. Cela me fait bien plaisir de te savoir … sur le Chemin… A petits pas… Je vous embrasse… toutes les 2
    Merci Mylène, belle étape Fabienne, à tout bientôt.

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