12, 13, 14, 15 et 16ème étapes

de Saint-Sauveur à Senlis (1/8/2017)

Après une bonne nuit de sommeil (enfin!) et un copieux petit-déjeuner (merci Brigitte pour le bon café dans la cafetière en verre), nous nous mettons en route d’un bon pas durant trois heures. 15 km dont 10 sur la célèbre chaussée Brunehaut, une longue ligne droite à travers champs. Après le pique-nique, une longue pause et nous repartons pour les derniers 7 km. Arrivées à Senlis, direction Notre Dame et l’Office du Tourisme qui tamponne nos crédenciales et nous donne une carte de la ville grâce à laquelle nous rejoignons notre gîte du jour, une chambre d’hôtes dans une demeure de charme, un ancien moulin à eau au bord de la Nonette. Mme Monique Boileau assure les réservations, l’accueil et les petits-déjeuners. Nous y retrouvons Fiorella qui a marché seule par le GR 655. Chez « Franprix », nous achetons du poulet rôti et une salade de crudités genre « salade bar » au poids et c’est dans le jardin de la maison d’hôtes que nous partageons ce repas du soir improvisé. Très agréable soirée d’échange d’impressions féminines sur el camino.

La chambre est tapissée de papier peint fleuri, un tapis de velours rouge et le lit a un matelas en laine, je n’avais plus dormi sur un tel matelas depuis que j’allais dormir en vacances chez ma grand-mère à Chièvres.

de Senlis à Sarcelles (2/8/2017)

Nous partons à trois, Fiorella, Elodie et moi à travers la forêt de Chantilly, traversons la piste d’entraînement de course pour l’hippodrome et marchons finalement que 11 km au rythme de Fiorella. Trente minutes de pique-nique et nos chemins se séparent : Fiorella nous quitte pour continuer sur le GR655 et Elodie et moi suivons notre Chemin commun, en tout cas jusqu’à Orléans. Là, Elodie continuera vers Tours et moi, j’ai le goût d’autre chose. A voir… Pour l’heure, nous marchons d’un bon pas car l’étape est longue, très longue : Châtenay en France, Fontenay en Parisis, à Mesnil-Aubry, déjà bien fatiguées, deux messieurs en plein travail de clôture pour l’enclos des moutons nous offrent une grande bouteille d’eau et des mirabelles. Le corps lance des appels de tout côté : les pieds chauffent, les genoux lancent des éclairs, les sangles du sac cisaillent les épaules, je marche en mode automatique. Pas le moment de craquer : il y a encore de la route jusqu’à Sarcelles. Le soleil tape. Pas un nuage. Nous ne savons toujours pas où dormir. A Ecouen, Elodie me propose de prendre le train. Elle s’était bien dit, quand elle était encore seule, qu’elle prendrait le train à Ecouen pour Paris. Mais à deux la perspective de traverser le secteur neuf cube (93 c’est la zone !) nous paraissait plus facile. Je dis oui, je n’en peux plus. Nous prenons donc un ticket de train à 19h06 pour la gare de Sarcelles Saint-Brice. Cinq minutes plus tard, nous débarquons à Sarcelles et après 10 minutes de marche, nous arrivons au temple de Krishna, avenue de la division Leclerc. Tous les adeptes que nous croisons nous saluent par la formule bien connue Hare Krishna et nous demandons l’hospitalité pour la nuit. Un dévôt en robe orange discute avec une adepte débutante Aline. Je leur parle de Nitaï, un autre adepte rencontré à Paris cette année et que j’ai essayé de joindre depuis début juillet en vain. J’apprends qu’il est Chine. Il ne pouvait donc pas me répondre. Le dévôt se détend dès qu’il entend le nom de Nitaï et accepte de nous héberger dans leur GuestHouse. Mais ils ont déjà mangé. Après une douche bienfaisante, nous filons chez Auchan aussi vite que nos jambes nous le permettent encore, on aurait dit deux petites vieilles pour le coup ! de retour dans notre chambre, nous étalons le pique-nique au sol et sans autre cérémonie nous mangeons sans traîner. « De dious », 31 km c’est vraiment trop.

de Sarcelles à Paris 14ème arrondissement (3/8/2017)

A 7h30, nous assistons à la cérémonie au temple de Krishna. Aline nous explique le rituel avant de s’en aller travailler. Le rideau rouge s’ouvre et les statues de Krishna et Radha apparaissent ainsi que d’autres divinités. Après chants et mantras, la classe commence. Vers 9h30, nous sommes invitées à partager le petit déjeuner servi dehors, dans une assiette en inox, une salade de fruits, un jus de pastèque, une rata de légumes chauds et une espèce de gâteau sans céréale. Délicieux !

Nous repartons vers 10h30. Ayant marché une demie-heure dans la circulation, pots d’échappement, carrefours, feux rouges, nous croisons deux hommes noirs qui se retournent sur notre passage et nous interpellent : « Vous randonnez? » Pas une rando, un pèlerinage, réponds-je. Puis ils posent plein de questions auxquelles nous répondons tout naturellement. Le plus âgé nous propose alors de nous déposer en voiture devant la basilique Saint-Denis. Nos regards se croisent; Elodie et moi n’avons aucune envie de marcher encore plus d’une heure dans le trafic infernal de ce secteur et nous acceptons en chœur. Nous prenons place dans la petite Clio où attend à l’avant Adel. Celui-ci se charge du siège enfant démonté en un tour de main, Ismaël s’installe au milieu, je m’assieds à sa droite avec mon sac à dos sur les genoux et Elodie essaie de bourrer son sac dans le coffre qui finalement reste entrouvert, elle s’assied derrière le conducteur. Mamaji conduit et en cinq minutes nous voici devant le magnifique tombeau des rois de France. Bienheureuses d’avoir évité la marche dans cette zone hyperpolluée et bruyante, nous remercions comme il se doit nos anges du Chemin du jour.

L’après-midi nous rejoignons les quais du canal Saint-Denis par le parc de la « légion d’horreur » et c’est trois heures le long des canaux, passant par la Cité des Sciences, le bassin de la Villette, quai de la Marne, quai de la Loire, quai de Valmy, canal Saint-Martin, le jardin Villemin, la très longue rue du Faubourg Saint-Martin, puis la rue Saint-Martin jusqu’à la rue de Rivoli où enfin nous atteignons la tour Saint-Jacques.

Pendant qu’Elodie se rend à Notre Dame, je me pose dans le Café des Livres et garde son sac-à-dos.

Nous prenons le métro pour rejoindre le sud de Paris où nous faisons étape chez un jeune couple qu’Elodie a rencontré à Ourscamps. Canapé-lit dans un minuscule appartement de Paris. Nous y recevons un accueil cordial et chaleureux et Marguerite nous propose une vraie lessive. Wouah, le luxe.

Très bonne nuit réparatrice.

de Paris à Longpont-sur-Orge (vendredi 4/8/2017)

Nous quittons Paris par la porte d’Orléans, et c’est la Coulée Verte jusqu’à Massy. Pendant 12 km, nous traversons des parcs, des coins de ville verts, bien entretenus où joggeurs et cyclistes s’entraînent en transpirant beaucoup. Puis c’est 14 km Champlan, Saulx-les-Chartreux, Villiers-sur-Orge et enfin Longpont-sur-Orge, notre étape du jour.

Arrivées dans la basilique Notre-Dame de Bonne Garde, une préposée à l’accueil nous tamponne la crédenciale avec conviction et note scrupuleusement nos coordonnées dans le cahier des pèlerins. Elisabeth, notre hospitalière, nous conduit au gîte, ouvert depuis septembre 2016. Avant, c’était un centre d’études compostellanes, de la Société française des Amis de Saint-Jacques de Compostelle depuis 1950. Elisabeth fait partie de l’association Compostelle2000, fondée en 1998.

Petite assiette froide avec nos provisions achetées à Paris (sardines à l’huile, poivron rouge et radis noir) et nuit blanche ! Juste à côté du gîte, une soirée-chapiteau du coin, sans chapiteau (pas besoin car la météo est très belle) les boules Quies ne m’ont pas été d’un grand secours sur ce coup-là!

de Longpont-sur-Orge à Boissy-sous-Saint-Yon

Un bon petit café bien corsé, une banane et trois abricots en guise de petit-déjeûner sont bien suffisants pour la courte étape de ce jour, samedi 5 août. Nous avons marché 16 km : 10 le matin de 10 h à 12h15 le long de l’Orge, par de très beaux sentiers de promenade au bord d’étangs et 6km l’après-midi de 13h30 à 15h. D’un pas bien décidé, car nous avions envie d’arriver tôt. A peu près une demie-heure avant d’arriver, un monsieur sortant de sa maison au bord du Chemin nous voit et nous dit : « Et si nous partagions un café ou une boisson fraîche? » Elodie dit oui et moi aussi. Et trois minutes plus tard, nous voici sur sa terrasse écologique, Elodie avec une menthe à l’eau et glaçons, un grand verre d’Evian pour moi, Gérard est un ange du Chemin. Il nous dit qu’il est incapable de marcher autant pour raison de santé mais c’est sa manière à lui de tisser un fil vers Compostelle.

C’est à l’église de Boissy-sous-Saint-Yon que le sourire joyeux de Françoise nous accueille. Sa petite Citroën rouge pimpant nous conduit chez elle où nous dormirons dans l’ancienne chambre d’un de ses trois enfants, dont elle a fait également un bureau et où elle me propose l’accès à son ordinateur.

C’est de là que je vous écris tout ceci mais il est déjà tard. Grand merci pour vos commentaires, ils m’aident, je vous assure. Oh chouette surprise de Mylène! voyez le tracé de mon périple sur Google Map par le lien dans les commentaires de l’article précédent. C’est génial. Mylène, tu es For-Mi-Da-Ble!

Demain nous marcherons 18 km jusqu’à Etampes, en passant par la fameuse église de Saint-Sulpice.

Elodie enregistre de courtes vidéos qu’elle publie ici blog d’Elodie

 

11 Replies to “12, 13, 14, 15 et 16ème étapes”

  1. Merci, merci pour ce partage de ton périple, avec toutes ces belles rencontres de paysages, de belles personnes et d’émotions. C’est un bonheur de suivre pas à pas tes étapes. J’en aurais presque mal aux jambes 😉
    bon courage et n’oublie pas : « qui va piano, va sano. » Prends bien soin de toi. Bisesss

  2. marie line carpriaux dit : Répondre

    Salut fabienne,
    petites nouvelles de Tourpes : la marche musicale s’est super bien passée, beaucoup de personnes ont parlé de toi, demandé de tes nouvelles, nous étions donc en pensées sur les chemins de Tourpes avec toi sur le camino ! Ravie de savoir que tu continues à rencontrer de belles personnes et que, malgré les difficultés, petit à petit, tu t’approches du but….. ! bonjour de Claudine qui est passée nous voir ! Bises, prends bien soi de toi, à bientôt. Mline

  3. Collignon Laurence dit : Répondre

    Bonjour Fabienne,
    Ce matin, ma première tâche était de refaire mon retard… je suis restée quelques jours sans prendre de tes nouvelle, j’étais donc impatiente de te lire. et comme à chaque lecture tu arrives à m’émouvoir, tu fais de belles rencontres qui allègent ton chemin. il y a encore des bonnes gens et de par le monde. quel bonheur!
    Tourpes et sa marche musicale, c’était dimanche. Nous as-tu entendu? c’était une belle édition, le temps était avec nous et les marcheurs sont donc sortis nombreux, 1355 marcheurs. Nous étions installés au rond point de la rue RAF… tu nous as vu? Bonne continuation sur ton chemin. Et au plaisir de te lire encore et encore.
    Bises

  4. LOLO DE BRUXELLES dit : Répondre

    Hare Fabienne, Hare Elodie,
    Joie dans les coeurs, conscience de la magie du chemin, ouverture du coeur dans les rencontres, humilité… Merci pour ces témoignages écrits … et vidéos maintenant ! Et puis oui, c’est chouette de regarder la carte réalisée par Mylène. C’est impressionnant, le chemin déjà parcouru.
    Fabienne, je suis fébrile à chaque fois que je clique sur ton lien, en me demandant si tu as écrit… et j’ai un grand sourire lors de la lecture. Eh eh…
    Allez, une petite phrase à méditer (ou pas), que Saint-Augustin aurait écrite : « avance sur ta route, car elle n’existe que par ta marche ».
    Plein de bisous d’encouragement, même avant la douche !!

  5. Coucou Fabienne, bravo !
    Que de RENCONTRES, que d’émotions, que de partages…continue ton chemin, réalise ton rêve, et surtout sois heureuse
    Merci de prendre le temps de partager cette expérience… Isabelle

  6. De Saint-Quentin, je vois que tu avances bien, ça nous fait remonter les souvenirs à Sylvie et à moi et l’envie de repartir, bon courage, nous sommes avec toi.

  7. françoise Marchand dit : Répondre

    Hello,très heureuse de suivre ton parcours. Merci pour tous ces détails qui me donnent un peu l’impression d’être avec toi. Cela fait 19 jours, DÉJÀ! Je te souhaite de vivre de merveilleux moments et de continuer à faire ces rencontres exceptionnelles que le « destin » met sur ton chemin. Bon courage. Françoise

  8. Bonjour Fabienne,
    De retour de vacances, je suis bien contente de voir que tout se passe bien pour toi, j’ai bien pensé à toi durant mes vacances, (j’ai marché beaucoup cette année et je me suis rendu compte qu’il te fallait une sacrée condition physique pour faire ce que tu a prévu…chapeau!!) C’est avec joie que j’ai lu tes récits d’étapes que tu nous partages. Je t’envoie pleins de bonnes ondes et forces pour le futur. gros bisou, à bientôt, Fabienne

  9. Bonjour Fabienne

    On est un peu avec toi sur ton périple depuis notre fauteuil…sous un ciel mi figue mi raisin…la Belgique !!!Baudouin fait ses valises et avait perdu l’adresse de ton site…chose réparée, donc plus d’excuses pour lui. Bonne route…. Michel

  10. Ducène Françoise dit : Répondre

    Ce n’est qu’aujourd’hui que je prends connaissance des premiers jours de ton « Voyage ». J’en ai fait la lecture à voix haute pour Yvette. Tu m’épates, je ne peux mieux dire… enfin si, il y aurait sûrement moyen de trouver. Disons que je suis sans voix (sans voie ?). Je crois que je t’envie. J’envie la femme que tu es devenue. C’est super, Fabienne, Bon vent, Beau Chemin ! Plein de merveilleuses rencontres, avec tes Anges et avec toi-même. À plus. Bisous

  11. BONJOUR Fabienne,
    Je lis que tout se passe bien. Je vois où tu passes et cela fait remonter pleins de souvenirs.
    Tu me donnes envie de reprendre le chemin. Je dois attendre le 12 septembre.
    A Schoenstatt en Allemagne, j’ai pensé et prié pour toi. Toute mon amitié. A bientôt
    Maria-Paz

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